04 mars 2005

Faites-moi une place…

… aux cotes de Taylor, de Lénine, et de tous les grands pontes du libéralisme. J’ai découvert un nouveau modèle économique, déjà bien en place dans toutes nos entreprises, qu’elles soient publiques ou privées.

Le principe de hiérarchie, bien établi de nos jours, s’accompagne tout le temps d’une répartition des taches qui n’a eu de cesse de m’étonner jusqu’a ce que je trouve enfin LA réponse. Nos managers de niveaux intermédiaires (vous savez, ceux qui quand on s’y arrête 2 minutes ne font rien de plus que ceux qui sont sous eux (et souvent même beaucoup moins), mais ont un joli titre bien ronflant) ont développé une façon de travailler que nous, pauvres subalternes, ne pourront jamais comprendre, et encore moins utiliser : le single-tasking.

A l’heure ou l’on vous demande d’en faire toujours plus tout en étant paye pareil et avec moins de temps qu’avant, vous avez le droit a des formations en tout genre pour vous apprendre à être capable de faire face en cas d’absence d’un de vos collègues dans un autre service. Tout cela au nom d’un esprit d’entreprise qu’on vous re-sert a toutes les sauces. Si vous comprenez comment les autres travaillent, vous travaillerez mieux avec eux, et du coup tout le monde sera heureux.

On vous bourre le crane du multi-tasking, de polyvalence et de ce genre de choses qui sont vous vous en doutez toutes pour votre bien a vous, qui n’êtes en fait qu’un numéro sur une fiche de paye… Et votre vénéré manager lui, pendant ce temps la, cultive le précepte enfin nomme de single-tasking.

N’avez-vous jamais remarque à quel point ces managers sont incapables de faire face à 2 situations a la fois, alors que vous passez vos journées a désamorcer toutes les situations explosives (toutes les situations en somme) qui se présentent ? Cette capacité s’accompagne également d’une faculté a transformer leur bureau en un magnifique bazar sur lequel ils sont bien entendus incapables de retrouver quoi que ce soit, ce qui leur permet de « regarder ça et de te répondre dans la journée »…

J’ai tout de même réussi à comprendre comment on devient maître dans cet art particulier du single-tasking, découverte qui devrait me valoir le prix Nobel d’Economie. Il faut cultiver sa mono-incompétence ! Et oui ! Non seulement sont-ils incapables de faire plusieurs choses a la fois, mais la seule tache qu’ils ont à un moment donne, ils la font mal !

Donc grâce a moi quand vous surprendrez votre chef en train de lire le journal ou de surfer sur le web a son bureau, ne pensez plus qu’il en glande pas une : il est simplement mono-incompétent dans son single-tasking !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas mal, le single-tasking. Le concept a de quoi séduire. Ceci dit, je ne me convertirai définitivement au libéralisme total qu'avec l'avénement du no-tasking-du-tout.