22 septembre 2005

Trop poli pour être honnête?

Situez la scène: un centre commercial à l’heure du nettoyage après la fermeture, à coté d’un aéroport où je dois prendre un avion le lendemain. Le tout à coté d’un hôtel où je dois passer la nuit, dans un pays avec qui la France n’a pas d’accord d’extradition. Ca situe hein ?

Je marche le long des magasins dont le rideau est tiré. Les caméras de sécurité enregistrent bien évidement tout ce qui se passe. Devant moi la femme de ménage passe d’un magasin à l’autre, nettoyant plus que rapidement les grilles. Tout à coup, elle arrive devant une devanture laissée grande ouverte, et le tiroir de la caisse enregistreuse déborde de billets (des dollars, curieusement). Elle ne fait rien de plus que sa poussière, et continue…

Moi, je suis dans mon rêve et je réfléchis un instant… Je suis dans un pays où la somme des QI des citoyens est inférieur au salaire mensuel moyen pourtant faible, classe dirigeante comprise. Genre République de bananes (toi-même), policée par 80% de la population, et qui ne survit que grâce au fait que son aéroport est une escale obligatoire pour tous les longs courriers reliant l’Australie à l’Europe. Un peu Dubaï, croisé avec Montevideo.

J’élabore en 14 secondes 3 dixièmes un stratagème impressionnant qui va me permettre de devenir riche sur le dos de ce commerçant bien imprudent… Je relève mon col, baisse un peu ma casquette, enfile mes gants… Hop hop, en 2 plongées, le tiroir-caisse est vide, et me voilà rentrant à vive allure vers ma chambre.. Là, je cache le tout dans mon attaché-case, que je planque dans les conduits d’air conditionne…

Entre-temps, la police a été avertie, et a établi un cordon tout autour de l’hôtel, renforcé les contrôles dans l’aéroport, et mis le magasin sous scellés… Moi, serein, je fais comme si de rien n’était. Agir normalement, pour ne pas attirer l’attention. Je sors de ma chambre pour aller dîner et je passe à coté d’un groupe de policiers, fusil-mitrailleur au poing, veste pare-balles enfilée, les lunettes de soleil (en pleine nuit mais bon, c’est un rêve) et le chewing-gum complétant la panoplie.

Captant leur conversation qui se fait en espagnol, j’apprends qu’ils ont réussi à déterminer que le terroriste qui a dévalisé le magasin a une chambre à tel étage, dans tel couloir. Bien évidement, ça correspond à mon étage et à mon couloir. Pas de raison de paniquer pour l’instant, ils ne trouveront jamais ma planque… Et là… Je me suis réveillé en sursaut, sur l’idée de « mais qu’est-ce que tu fous mon gars, c’est hautement illégal et immoral »…

Outre le fait que mon rêve était un joli mélange de James Bond et de Indiana Jones (action et aventure, 2-en-1) tout à fait digne de moi, je suis quand même épaté que mon sur-moi culpabilise à ce point dans mes rêves ! Et j’en viens à me poser la question : suis-je mieux en rêve qu’en réalité…

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Euhhh y'a plus de moquette? t'as attaqué le tapis du salon?
Aaaahhh mais non Wayne, la verveine c'est en tisane qu'il faut la prendre le soir au coucher tssss faut tout lui dire!!!

Anonyme a dit…

putain de surmoi tu m'étonnes !!

('tain c'est de plus en plus compliqué tes trucs à recopier là !)

Anonyme a dit…

Il faut se reposer maintenant.

Anonyme a dit…

Je dirai qu'il s'agit d'un joli conflit entre le ça et le surmoi tout à fait classique chez quelqu'un qui se torture de manière régulière et qui n'a pas un Q.I d'huitre. Pour mémoire (sic) je rappelle que le Surmoi est l'ensemble des interdits moraux introjetés ; une formation inconsciente résultant du complexe oedipien chez l'enfant qui exerce une fonction d'autorité et de censure morale, obligeant ainsi le Moi à lutter contre certaines pulsions instinctuelles (sous peine de naissances de sentiments fort pénibles, type culpabilité latente). C'est le "juge" de ton psychisme, te renseignant sur ce qui est moral ou non (ce qu'on vulgarise sous le nom de 'conscience'). Il s'agit de la troisième instance freudienne à développer.
Le ça, quant à lui, est la première instance de l'appareil psychique développée. Il représente la partie pulsionnelle de la psyché humaine : il ne connaît pas de normes (interdits ou exigences) et est régi par le principe seul de plaisir, de satisfaction immédiate. C'est aussi un principe inconscient qui résulte à la fois d'un capital de pulsions innées (somme des caractères de l'espèces) et d'un autre de l'acquis (résultat de l'expérience. Et rien ne remplace l'expérience, tout le monde le sait).
La confrontation du ça et du surmoi crée le Moi, cette fois conscient, en contact avec l'extérieur.

Conclusion : dans ton rêve, la confrontation de ton ça et de ton Surmoi est si violente que le Moi surgit et te réveille, avec une grande impression de réalité. Ou en d'autres termes, tu te bats, avec pour arme la morale et l'éthique, contre des désirs que tu refoules tellement qu'ils ressortent en rêve.

Intéressant.

Mais allons de suite se faire une autre piqûre de morphine. Et allons dormir.

Mes hommages, jeune homme.

wayne99 a dit…

1/ je fumes pas, non mais!
2/ ouais, va falloir que je le dresse mon surmoi...
3/ Merci Folie, j'y songe serieusement (surtout qu'hier j'ai reve qu'on me vire donc bon, pas top non plus).
4/ Je me torture donc l'esprit, allez savoir pourquoi... Et donc je refoule en fait le desir d'etre un Arsene Lupin "in real life"? Hmmm... T'as un divan dispo darwi? (Pi fait tourne la morphine!)

Anonyme a dit…

"tourner", jeune homme.
Non, désirer être Arsene Lupin, ce ne serait qu'interpréter de manière bien simpliste tout cela. Je suppose que tu dois être pétri de pulsions refoulées (Un homme, disais-tu?) peu chrétiennes, et donc peu avouables ici. En es-tu même conscient? Je pousserai bien mon analyse davantage...Mais il me semble déjà (déjà?) en avoir fait le tour...Un tour de con, bien évidemment.

Désolée...La paire de lunettes à la Chapier ne me sied guère. See you later.

Anonyme a dit…

Ah ! Suis-je bête ! J'avais ici omis un détail qui a tout de même son importance. La morphine, je me la garde. Elle m'aide à être joyeuse (comme quoi Villepin, c'est moins efficace que la morphine). Youhoouu ! Je vis dans un monde extraordinaire, ou le moindre abruti a du pouvoir, où l'espèce humaine est bonne (sic), où les médecins te triturent dans tous les sens pour la modique somme de 260 euros en hurlant : "OOoohhh comme ça doit faire maaaal (Non, je fais semblant, abruti profond)...Bon ben maintenant on a vu, c'est tres concluant...(Sans Blague)...Voilà, vous pouvez régler par là --->", où ces types en blouses blanches semblent rescapés de la même école que le Monsieur Mamadou du coin, en version cadre a+ (Ecole du Con-Merce Medical, ou comment ruiner les gens en ayant l'air d'en savoir plus qu'eux), où Sarko est crédible (....va interroger mes chers concitoyens dans la rue :D), où les Americians achetent des bouteilles de Corton 41 cash pour le "style" et l'ouvrent à la sortie pour la boire au goulot, en en jetant la moitié et en remplaçant cette divine moitié par du Coca, où on préfère Voici au Canard enchainé, la Star Ac' à Kubrick, où Bardot passe pour une référence en matière d'humanisme (mais où sont donc passés Erasme et ses consorts?) et où personne ne connait Wiesenthal...Vite ma piqûre...Je sens que mon enthousiasme fulgurant et ma joie de vivre redescendent quelque peu...