17 septembre 2005

Sommes-nous réellement au 21ème siècle?

Ils s'embrassent au mois de janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds, en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne.
La France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire règner l'ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d'mars,
de l'autr' côté des Pyrénées,
un arnachiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s'révolter.
Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu'la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j'parierai pas qu'il est all'mand.

On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que l'printemps c'était pour bientôt.
Les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m'font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'Histoire.
J'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui.
Ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient "Vive Pétain",
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.

Ils font la fête au mois d'juillet,
en souv'nir d'une révolution,
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation.
Ils s'abreuvent de bals populaires,
d'feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gourvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté,
après une longue année d'usine,
ils crient : "Vive les congés payés",
ils oublient un peu la machine.
En Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler.
Un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux".
Ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camenbert
c'est leur seule gloire à ces tarrés.

En Novembre, au salon d'l'auto,
ils vont admirer par milliers
l'dernier modèle de chez Peugeot,
qu'ils pourront jamais se payer.
La bagnole, la télé, l'tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.

En décembre c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y a d'la joie dans les ghettos.
La Terre peut s'arrêter d'tourner,
ils rat'ront pas leur réveillon;
moi j'voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
on peut pas dire qu'ca soit bandant
si l'roi des cons perdait son trône,
y aurait 50 millions de prétendants.

Paroles et musique: Renaud Séchan - 1980.

On change 2-3 bricoles, et depuis 25 ans, y'a rien qu'y'a vraiment bouge...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci. Ainsi je me sens un peu moins seule, à maudire tout cela à chaque fois que je regarde ce qu'on qualifie à tort de "journal des informations", alors qu'il faudrait entendre là "journal de désinformation".
Et je me dis que bien, sur, il me reste l'option rmepailleuse de chaise au Népal. Mais je crains que le Népal ne soit pas épargné par la connerie humaine. Pour vivre heureux, soyons crétins. Sinon, on s'enfonce dans le cynisme, et on finit par détester la sagesse populaire ("l'homme est bon de nature") et trouver ses moments de plein bonheur (aaaah manger de l'Epoisses avec un Pommard...) seul(e).
Ainsi va le monde. Moi, je n'y vais pas, ça c'est sur.

Mes hommages.

wayne99 a dit…

Hmmm.... Dois-je te hair de me narguer a coup d'Epoisses et de Pommard? On simplement souffler un grand coup quand tu me confirmes que malgre tout, les gens "lucides" restent une minorite...

Anonyme a dit…

le pommard c'est bien
surtout Premier cru
tu peux en boire toute la soirée et point de mal de tête le lendemain !

Anonyme a dit…

Du même avis que lelapin ;)

Anonyme a dit…

Salut wayne99

J'ose...car je ne comprends pas où vous voulez en venir - ou aller - avec la reproduction du texte de cette chanson, j'ai juste besoin d'une explication du post...

Surtout que le mec qui a chanté ça, disait aussi «société, tu m'auras pas..tin tin tin..» et qu'en me baladant (sans chanter la la la) j'ai vu sa gueule - mais comment l'éviter à moins de se crever les yeux, mais j'en ai encore besoin, même pour voir l'horreur de ce monde - sur des panneaux - publicitaires, pour le types même de magazines sur lesquels il crachait...hier - nous annoncant - imposant serait plus exact, mais certains appellent cela de «l'info» hein - je ne sais quel divorce/deboire/mariage.

Voilà, sinon, bon rétablissement après votre rencontre avec votre mobilier.

Cordialement.

Stef.

wayne99 a dit…

Ah ca je n'est pas la "malchance" de voir sa tronche sur des 4 par 3. La seule chose que je constatais dans ce poste, c'est que 25 apres, on pourrait presque chanter la meme chanson, ca serait toujours d'actualite. 25 ans et on n'a pas avance d'un poil... Ca donne a reflechir sur notre monde de tares...