01 octobre 2010

Heureux les simples d'esprit...

L'autre jour, j'étais au supermarché durant ma pause déjeuner, pour acheter mon traditionnel sandwich aux concombres (j'ai horreur de ça, les concombres. N'en déplaise à certaine). Et devant moi dans la file d'attente des caisses automatiques (au pays du libéralisme, le plus on peut mettre de gens au chômage, le mieux on se porte) se trouvait un "alpha-mâle" comme on les appelle, bien représentatif du pays dans lequel je vis: une belle croix de Saint George tatouée sur la nuque, et un British Bulldog sur le biceps gonflé à la créatine. Créatine qui le rendra à la fois complètement impuissant et furieusement paranoïaque, mais là n'est pas le problème.

Et je l'entendais discuter avec son camarade, tout aussi stereotypé, des méfaits de ces gens qui viennent de pays étrangers pour voler le travail des bons citoyens de sa gracieuse, quand ils travaillent et ne se contentent pas de toucher les allocations et volent ainsi les impôts des Anglais de souche qui eux, c'est bien connu et je le vois tous les jours dans mon boulot, travaillent tous durement. Des valeurs très saines en somme, qui me font parfois penser que la France n'a pas seule l'usufruit de la bêtise d'extrême droite.

Cela dit, ces deux abrutis continuaient à déblatérer dans leur idiotie sans borne quand j'ai quand même cru bon d'intervenir, alors qu'ils citaient en exemple les Polonais et même plus près d'eux les Français.

Je me suis alors penché vers eux et j'ai simplement glissé, le plus sérieusement du monde : "mais vous savez, ces gens là, ça n'est pas leur faute. Certains sont nés comme ça". La blancheur dans leur regard, aussi inexpressif que le bulldog ci-dessus évoqué, m'a laissé penser qu'on peut être Anglais de souche, gagner sa vie dans ce pays (si tant est qu'ils la gagnent), payer des impôts et être complètement con.

Comme quoi, la connerie, c'est vraiment une vraie valeur universelle...

1 commentaire:

misssfw a dit…

Et si j'ai bien tout compris des supermarchés anglais on peut entendre, grâce aux heures d'ouverture à rallonges et à tiroirs, ce genre d'âneries bien au-delà de minuit. Nous vivons une époque formidable.