29 janvier 2007

My taylor is rich.

(ou comment je suis devenu encore un peu plus Anglais)
(et tu vois, je ne traduis pas non plus tout quand j’utilise la langue de Shakespeare).

Cela va faire bientôt faire 8 ans que je suis en Verte (certaine dirait « Perfide ») Albion. Et je crois qu’on peut dire que mon intégration est plutôt en bonne voie. Je travaille et paye mes impôts ici, je consomme (voyelle ?) ici, je me suis marié ici, j’ai un fils qui est né ici, qui a un passeport britannique (je te le laisse celui-là, Madame), et pour finir, j’ai acheté une maison ici. Ah et pour montrer à ce monsieur que je suis un bon citoyen, je vote ici aussi (car oui dans ce pays qui a encore un monarque pour dirigeant, tous les étrangers ont le droit de vote aux élections locales).

En somme, je vis en Angleterre et j’y suis parfaitement heureux.

Sauf que.

Avec mon prénom, connement, je peux difficilement passer pour le chav (le gros bourrin qui conduit sa Corsa tunée à mort, arborant fièrement sa casquette Burberry’s et ruminant son chewing-gum) du coin.

Dès lors, l’Anglais de base, qui croit toujours que « le soleil ne se couche jamais sur l’Empire Britannique » ne peut s’empêcher de me poser des questions idiotes du genre « mais vous mangez vraiment des cuisses de grenouilles ? » (ça bat le bœuf bouilli de mon point de vue mais bon) ou « et c’est comment de conduire à droite ? » (à priori pareil qu’à gauche non ?).

Et ça m’énerve, passablement, car dans 80% des cas je connais mieux leur propre pays qu’eux.

Je fais des efforts, pourtant, pour éviter ce genre de situation qui me donne envie de les éviscérer à la petite cuillère en passant par l’anus : je vais au pub, des fois, je roule à gauche, souvent, je parle anglais, j’ai une équipe favorite dans le championnat de foot et même, parfois, je porte le maillot à la rose et je mange du concombre (non là sur ce point, je déconne)…

J’ai même tenté le rugby, mais je n’ai pas trop apprécié de me faire enfoncer des crampons de 21 dans le crane par des balourds de 6 pieds 5 (1m95 environ) et 220 livres (grosso modo 100 kilos) qui en plus jouaient dans mon équipe.

Du coup j’ai laisse tombé.

Le rugby a perdu une star, j’ai gagné un crane sans trop de cicatrices…

Mais depuis un moment, et particulièrement depuis The Ashes de 2005, j’avais envie d’essayer le cricket.

Et les deux malheureux entrainements auxquels j’avais pris part avaient renforcée cette envie, malgré les bleus laissés par la balle (un noyau en bois recouvert de cuir) sur mon corps d’athlète (hmm hmm), et les douleurs musculaires résultant du geste totalement peu orthodoxe du lanceur.

Et bien depuis jeudi dernier, c’est chose faite : mon nom a été officiellement inscrit pour la première fois sur une feuille de match de cricket.

Ma boite présente une équipe dans l’une des nombreuses ligues en intérieur qui fleurissent quand les jours sont trop courts et les températures trop fraiches pour jouer sur un vrai terrain.

Et jeudi, donc, j’ai été retenu pour disputer le match du jour, contre les « Leg Breakers » (tout un programme).

En arrivant là-bas, j’étais comme un gosse. Le terrain est en fait cis dans une grange réaménagée pour la pratique du sport. Donc chauffage en option. Mais de voir tous les joueurs en tenue officielle (oui nous jouons peut-être en troisième division d’une ligue indoor de seconde zone du département, il n’est pas question de déroger aux règles de conduite du jeu !) et enfiler la mienne, assister en direct à un match… C’est excitant, plutôt genre l’excitation du gamin qui découvre les cadeaux au pied de l’arbre a Noel.

Bien sur quand on m’a dit d’aller me préparer pour défendre (donc battre), c’est une autre forme d’excitation qui a pris le pas. Plutôt celle de l’ado qui passe le bac et qui se demande si il va le foirer ou non… Une fois sur le terrain, en position, prêt à affronter l’équipe attaquante (donc le lanceur), c’est tous les conseils qui reviennent : bien défendre les wickets (le radiateur en bois posé derrière le batteur), rentrer dans la balle, être patient…

Puis d’un coup, plus le temps de penser à tout ça… La balle arrive à environ 80 miles par heure (130kmh), droit sur moi…

Et dans un reflexe étourdissant, d’un vétéran rompu aux subtilités de ce sport, d’un geste aussi élégant que majestueux, je renvois cette balle exactement où j’avais prévu qu’elle aille, juste un poil trop haute, mais pas assez pour m’empêcher de marquer le premier point de ma carrière !

Joie ?
Célébration ?
Champagne ?

Que nenni, car le lanceur, qui ne sait pas à qui il a à faire (et si il savait, il rigolerait sans doute un bon coup), propulse un deuxième missile dans ma direction. Vicieux à souhait, ce lancer est passé derrière moi, mais vu que j’étais idéalement positionné pour défendre mon radiateur, aucune conséquence.

Troisième Exocet… Une grande respiration, et là encore la balle change de direction après avoir touché le sol, mais cette fois trop vers l’avant pour me laisser l’opportunité de montrer mon talent et ma maestria (pouf pouf).

Quatrième Tomahawk. Bonne longueur, bonne trajectoire… Et c’est avec maitrise, dextérité et classe que j’envois cette balle juste où il faut, dans le no-mans-land des joueurs de champ adversaires, me donnant l’opportunité de marquer quatre nouveaux points, qui terminent brillamment notre tour en défense.

Que dire de ma performance en attaque ? Bah… Je n’ai pas lancé, ce qui n’est pas plus mal. J’ai donc gardé le terrain, et je n’ai franchement rien eu à faire…

Et pour finir, je vous livre telles que les impressions de mon capitaine, tirées du resumé du match: “JF made an impressive debut for MF with good eye for the ball and also knocking it around for a couple of runs despite being his first ever cricket match!”

10 janvier 2007

Merci Maman, merci Papa

(J’aurais pu intituler ce post “je suis un héros » aussi)
(Ou alors « j’ai enfin quelque chose à vous raconter »)
(Eventuellement « The Last Samaritan »)
(Même que je peux vous faire tout un post sur les titres que j’aurais pu utiliser, si vous voulez)

Scène I, Acte I
(Y’aura qu’une scène et qu’un acte, je préfère vous avertir)
Newbury, Berkshire, Royaume-Uni
Extérieur nuit, l’hiver, juste avant 18h.

Un homme (moi) sort de sa voiture, garée devant la crèche où il va chercher son fils. A peine la porte de la voiture verrouillée, un cri, dans la nuit (j’lis pas, mais j’ai quelques références cinématographiques bien poucraves).
« Arrêtez cet homme ! Arrêtez cet homme ! » hurlent les deux voix féminines paniquées de concert. L’homme (toujours moi) aperçoit quelqu’un qui manifestement cherche à s’éloigner au plus vite du probable lieu de son crime.

Ni une ni deux, notre homme (c’est moiiiii !) se dresse, du haut de son mètre quatre vingt quinze et de ses « quelques » kilos, sur la route du malandrin qui, désemparé, vient buter droit dans l’obstacle qui barre ainsi la route de son évasion.

Un bruit, comme un tiroir caisse bien rempli qui tombe à terre. Le terroriste (ouais manifestement il avait semé la terreur, donc bon !) se débat. L’homme (devinez ? Oui ? Toujours bibi !) ne le lâche pas. Une des deux voix féminines « Laissez-le il a lâché l’argent ! ». Je m’exécute (j’aurais pu encore vous faire le coup de « l’homme », mais je sens comme une certaine lassitude).

Notre petite frappe s’enfuit hors de portée, se retourne d’un air viril, et d’une voix ferme qui en impose, lance un « you’re all dead if I catch you again ! » (en VO dans le texte, c’est la classe non ? Je traduis pour elle si elle a la flemme : « si je vous revois vous êtes tous morts »). Ce à quoi j’ai répondu, d’un air serein mais d’un ton qui ne prêtait pas à confusion : « I’m available now » (traduction « viens-y mon pote, là tout de suite j’ai un trou dans mon emploi du temps »).

Suspens à couper au couteau…

Qu’advint-il ?

Rien. Le type s’est retourné et s’est barré en courant. Me voila donc en tête-à-tête-à-tête (rappelez-vous : DEUX voix féminines).

Elles : « Merci Monsieur ! Merci, merci, merci, merci, merci, merci ! »
Moi : « Mais de rien Mesdames, c’est tout naturel. »
Elles : « Merci, il avait volé l’argent de notre collecte pour notre ONG. On a vendu des pâtisseries toute la journée pour récolter ces fonds. Laissez-nous vous en offrir une ! »
Moi : « Merci Mesdames, mais j’ai mon fils à aller chercher, et cela vous laissera une pâtisserie supplémentaire à vendre pour la bonne cause qui est la votre. »
Elles : « Encore merci ! Vous êtes un héros ! »
Moi : « Bonne soirée Mesdames. »

Et sur ce je suis allé chercher mon fils comme si de rien n’était. Je dois avouer que je me chiais dessus à l’idée de retrouver mon pare-brise en morceaux et mes pneus crevés, mais j’avais oublié une chose : dans bien des cas ces petits voleurs sont nettement plus bêtes qu’ils ne sont méchants. Et si moi j’avais déjà cinquante idées de comment il aurait pu se venger de façon à ne pas mettre en péril son intégrité physique (en traitre quoi), lui était déjà loin à penser à comment il pourrait se procurer de l’argent pour son prochain fixe.
Voila.
Vous pouvez m’appeler « The Friendly Neighbourhood Frenchman » dorénavant.

04 janvier 2007

Je ne briserais pas la chaine...

... même si la chaine, elle me les brise.

Cette (sal...) gentille dame m'a (fourgué) adressé de manière fort agréable un questionnaire (à la con) comme je les aime. C’est donc (contraint et forcé) avec un réel plaisir que je m’empresse (et ouais, 1 jour, pour moi, c’est m’empresser !) d’y répondre.

Que tous les psychanalystes, en herbe ou chevronnés, de mon lectorat (qui se limite à 5 personnes) s’en donnent à cœur joie, mais sous l’unique condition de me faire parvenir leurs conclusions. En ce moment, je m’emmerde au boulot, j’ai besoin de rire.

5 choses incontournables que les gens ne savent pas de moi.

1/ J’ai le pied grecque. Ou égyptien. L’un des deux, mais j’sais plus lequel est lequel.

2/ Quand j’étais jeune, je dormais sur le ventre. Maintenant je dors sur le dos (et des fois sur le coté mais je me réveille avec les bras engourdis et je regrette). Y’a une bonne raison à ça, mais j’vais pas vous saouler avec ça. Si vraiment vous voulez savoir, z’avez qu’à demander !

3/ J’ai été double champion d’Isère de yoyo. Ca en jette hein ? Bon le seul truc c’est que depuis j’ai croisé des gens qui avaient été eux aussi champion d’Isère de yoyo, et la même année que moi… J’me demande si la compagnie qui organisait les concours ne nous a pas menti…

4/ Je mesure 1m95, ça ça se voit au premier coup d’œil. Le truc c’est que je chausse du 43 (dans lequel je suis hyper au large), et que ça peu de monde le sait, et ça étonne toujours.

(La vache ca devient dur !)

5/ J’me suis marié deux fois. A part les gens qui étaient aux 2 mariages (10 au total en comptant les enfants), personne n’est au courant et tout le monde pense que je suis un bon père de famille bien sage.
Ok…
Je dois cependant ajouter que les deux mariages sont avec la même mais malgré tout !

Voila… Et moi j’ai personne à qui passer le (fardeau) flambeau vu que je suis pas comme l’autre (branl...) gentille madame j’suis toujours overbooked et du coup j’ai pas le temps de trainer sur 150 blogs.