06 août 2009

My Hometown

(Desole pour ceux a qui ma nostalgie fait monter la larme a l'oeil...)

L'autre matin, apres une super soiree avec mes 2 momes, j'ai pris le chemin de la creche comme a l'accoutume. Avec Marc qui m'expliquait que si, il y avait des tracteurs dans le ciel (je ne vous raconte pas, mais croyez-moi tout se tenait dans son explication), et Pierre qui approuvait d'un babillage un peu plus appuye que les autres.

J'y ai depose mes enfants et j'ai pris le temps de discuter avec le personel pour savoir un peu comment les choses se passaient pour mes enfants (parce que vous croyez que quelqu'un d'autre va me le dire?). Tout va bien, ils sont normaux, si vous passez sur le fait qu'a 3 ans 1/2 Marc parle aussi bien Anglais et Francais que moi (oui j'en suis fier! Ca ne cesse de m'etonner qu'un grand bout de bonhomme comme ca ai cette facilite).

Bref.

Sur le chemin du retour, je branche mon lecteur MP3 sur la stereo de la voiture et je m'offre quelques titres fabuleusement retros (Elegance et son "vacances j'oublie tout", ou encore Trio avec "da da da") histoire de me coller la banane et chanter (faux) a tue-tete...

L'appareil etant sur "lecture aleatoire", je me retrouve dans la foulee avec du Michael Jackson "Beat it", du Corrs "Would you be happier", jusqu'au moment ou ca tombe sur Bruce Springsteen.

My Hometown...

Bon. Bruce fait du rock en general (Born to run, Badlands...) avec un bon message sur l'Amerique dedans (Born in the USA, Darlington County...)

Mais la.

C'est une chanson qui a toujours beaucoup d'effet sur moi...

Parce que...

Parce que meme si c'est volontaire, je suis quand meme exile loin de la mienne de "hometown". Et que ca a beau n'etre "que" Grenoble, sa pollution, ses problemes de traffic, de criminalite (pas pire qu'ailleurs cela dit), ca reste ma ville... Le sentiment d'appartenance a son developpement, son evolution, meme 16 ans apres l'avoir quitte, est toujours aussi fort. Je dis toujours une verite que ma grand-mere m'a transmis : on fait sa vie ou on trouve un boulot. C'est particulierement vrai de nos jours. Mais ca n'enleve rien a l'amour qu'on peut porter a sa ville, ou dans mon cas pour encore quelques annees j'ai passe plus de la moitie de ma vie.

Parce que j'ai le meme age que le type de la chanson, que maintenant moi aussi j'ai des enfants. Et que si moi je sais tres bien ou sont mes racines, d'ou je viens, j'ai un peu peur que cela soit quelque chose que je ne pourrais transmettre a mes gosses, avec toute la meilleure volonte du monde. Parce que leur "hometown" n'a aucune signification, si ce n'est que c'est l'endroit ou se trouvait l'hopital. Parce qu'a travers moi, ils sont aussi un peu deracines...

Et du coup ca me rend triste de me dire que c'est une partie d'un heritage qu'ils n'auront pas...

Et puis la chanson se termine, Leopold Nord et vous prend le relais (et non je n'ai pas honte!), et je retrouve le sourire, et surtout l'envie, la force meme, qui me fait dire que je pourrais malgre tout leur donner plein d'autres choses en guises de racines, en guise d'heritage...

Baisser les bras oui, ca nous arrive a tous... Les laisser en bas c'est la solution du faible, du lache... Et ca j'ai bien envie de le faire comprendre a mes enfants: je ne veux etre ni l'un, ni l'autre!